Feb 26, 2010

Une nuit de Fado sur la ''Main'' !

Maria Rodrigues et Manuel Augusto, Une nuit de Fado, Disque Solmar, 197?

À Montréal, le boulevard St-Laurent peut véritablement être considéré comme un couloir migratoire où se sont implantées successivement plusieurs communautés culturelles. Pendant les années 1970, ce sont principalement des immigrants en provenance du Portugal et de l’Espagne qui s’y installèrent.


C’est à cette époque qu’ouvre le restaurant Solmar. En plus, d’y offrir de la cuisine classique portugaise, le restaurant mettait en vedette Maria Rodrigues et Manuel Augusto qui chaque soir, y jouaient un répertoire de musique Fado, genre de blues spirituel portugais (style qui sera rediscuté sur ce blogue à un moment donné). Les clients qui avaient apprécié leur expérience pouvaient acheter ce 45 tours souvenir. Avec quelques sardines, une bouteille de porto et cette galette sur la table-tournante, ces derniers pouvaient recréer leur soirée au restaurant Solmar à la maison.


Aujourd’hui le restaurant est localisé dans le Vieux-Montréal et le local d’origine est occupé par une épicerie.





Feb 18, 2010

15 Haïti

Les Difficiles de Petion-Ville, Jambe Barriè, Superstar Records, 1973.

De manière globale, les régions les plus vibrantes et fertiles musicalement sont souvent celles où plusieurs traditions et cultures se mélangent. Très peu d’autres régions au monde n’illustrent ce constat mieux que les Caraïbes et les Antilles. Colonisée par les français, les espagnols et les anglais qui établirent des ports pour le commerce d’esclaves provenant principalement de l’Afrique de l’Ouest, la région des Caraïbes et des Antilles est un lieu de métissage où ont été développés plusieurs des styles musicaux les plus influents au monde.

Avec les récents évènements qui ont secoués Haïti, il est difficile aujourd’hui d’imaginer que ce pays fut jadis ‘la perle des Antilles’ et la colonie française la plus prospère. Malheureusement, l’histoire d'Haïti est, depuis son indépendance de la France en 1804, celle d’une lente agonie qui entraîna le pays à passer du statut du plus riche à celui du plus pauvre des Caraïbes.

Pendant les années 1940-50, la ville de Port-au-Prince était, tout comme La Havane, une destination culturelle de choix pour les touristes nord-américains. À cette époque, la ville vibrait au rythme des nombreuses boîtes de nuit qui employaient les meilleurs musiciens du pays et même des Antilles. Ceux-ci y développèrent les bases du style kompa, qui à mon avis est l’un des styles les plus raffinés des Antilles et Caraïbes. Ce style qui s’inspire de la chanson française, du jazz et de rythmes coloniaux, se définit simplement comme une musique de danse joyeuse, entraînante et légère. C’est la musique des fameux bals et carnavals haïtiens et elle est typiquement jouée par un orchestre, souvent qualifié de ‘mini jazz’ et composé de deux ou trois guitares, d’une basse et de nombreuses percussions. Le résultat est doux, mélodieux et rappelle parfois le soukous congolais. Les années 1960, 1970 et 1980 peuvent véritablement être considérées comme l’âge d’or de la musique kompa. Pendant cette période, qui correspond à celle de la domination du pays par le régime brutal et tyrannique des Duvalier, le kompa s’est fait connaître dans le reste du monde via la popularité d’orchestres dans les diasporas haïtiennes tels que les Difficiles de Pétion-Ville, ou encore leurs rivaux Les Gypsies de Pétion-Ville. Malheureusement, à partir des années 1980, la popularité de ces orchestres chuta radicalement et les musiciens furent progressivement remplacés par des boîtes à rythmes, des séquenceurs et autres synthétiseurs.

Les Difficiles de Pétion-ville ont fait carrière de la fin des années 1960 jusqu’au début des années1980. Mené par le maestro-manager, guitariste et chanteur soliste Henry Célestin, l’orchestre qui comprend une dizaine de musiciens enregistra pendant sa carrière cinq albums (à ma connaissance). La chanson Yon Verite paru sur le disque Jambé Barrié démontre un orchestre au sommet de sa forme. Le jeu du guitariste Eddy Woolie est prêt de la perfection et est en fusion totale avec la guitare rythmique, la basse ainsi que les percussions. Le résultat donne une ambiance enivrante et connait son climax dans un intermède instrumental qui chauffe à souhait et segmente littéralement la chanson en deux. Ma seule plainte vient de l’utilisation d’un espèce d’effet qui déforme certaines sections de l’enregistrement et donne l’impression que nous sommes dans un tunnel sous la mer. La chanson est remarquable et n’avait pas besoin d’un tel effet tape à l’œil. Bon, à l’époque ça devait sembler innovateur et moderne, mais aujourd’hui ça sonne un peu daté.




Merci à Olivier de Chez Atom Heart à Montréal d'avoir numérisé certains de mes vinyles.


************** Pour ceux qui aiment cette chanson et qui en veulent plus, vous pouvez écouter 2 albums des difficiles sur le site de Belmizik.net. L'album Cé la Vie ! est particulièrment incroyable. J'aimerais bien en avoir une copie un jour. ***************

Feb 15, 2010

Appel à tous

Bonjour à tous,

Dans un mois j'irai faire une escapade printanière à Paris ou j'ai bien l'intention d'acheter quelques disques.

Jusqu'à maintenant j'ai prévu faire un tour chez des disquaires comme superfly et Born Bad en plus de faire un détour par les marchés aux puces de Montreuil et de Porte de Clingancourt.

Si vous avez de bonnes adresses particulièrement pour l'achat de disques africains, svp les laisser dans la zone de commentaires.

Merci,